Ce mois-ci, la Ville de Montréal a dévoilé deux nouveaux jeux de données : celui des grands parcs, parcs d’arrondissements et espaces publics et celui des installations récréatives, sportives et culturelles extérieures dans le cadre du lancement de HackQC 2020. Issues d’une collaboration entre les équipes des données ouvertes, des Grands parcs, du Mont-Royal et des sports et la division de la Géomatique de la Ville de Montréal, ainsi que les arrondissements de Montréal, ces données sont des mines d’or tant pour les décideurs que les citoyens, développeurs et chercheurs intéressés à avancer une ville plus verte et active.
Dans le cadre du lancement, l‘équipe INTERACT Montréal a eu la chance de présenter le potentiel de ces bases de données en croisant la présence de parcs avec le niveau d’activité physique de la cohorte INTERACT.
Rôle des parcs en santé urbaine
Les parcs et le verdissement jouent un rôle important dans l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques : rétention du carbone, réduction de l’effet des îlots de chaleur, filtration des polluants atmosphériques et les particules fines d’ozone, et aide au ruissellement des eaux.
Mais l’impact des espaces verts se fait sentir bien au delà de l’environnement. Selon l’Association québécoise des médecins pour l’environnement, une canopée plus dense pourrait réduire le risque du diabète, d’hypertension artérielle, d’embonpoint ou d’obésité, de l’asthme, et de mortalité cardiovasculaire, respiratoire et par cancer. On sait par exemple que les espaces verts sont liés au bien-être psychologique, notamment à travers la réduction du stress. Les quartiers verts encouragent le soutien social et l’activité physique des riverains. Des chercheurs australiens ont même trouvé que les personnes vivant dans des zones avec une canopée urbaine plus dense avaient moins de chance de manquer de sommeil, soit dormir 6 heures et moins.
La présence d’espaces verts contribue à l’amélioration de la qualité de vie et constitue un élément important pour les Montréalais. Selon la cohorte INTERACT, 88% des participants rapportent qu’il est important pour eux d’être dans un quartier avec suffisamment de parcs et d’espaces verts.
Nos actifs verts
C’est pourquoi INTERACT a voulu comprendre comment l’activité physique des Montréalais varie selon le type d’environnement dans lequel les gens se trouvent. Pour l’occasion, nous avons représenté le niveau d’activité physique lors des déplacements d’une partie de notre cohorte INTERACT à Montréal. Les tracés GPS sédentaires en bleu? On remarque que c’est souvent des trajets sur les autoroutes, qui se font en automobile. Les tracés oranges et rouges, eux, représentent surtout des déplacements fait à pied, à la course, ou à vélo et suivent des rues ou pistes. On remarque enfin des tracés au parcours plus aléatoire. Ces tracés correspondent-ils à des parcs ou espaces verts?
En ajoutant la couche des parcs dans la Ville, on commence à mieux comprendre ces boucles — et de constater que l’activité physique varie d’un parc à l’autre. Les parcs en vert foncé, comme le Parc Mont-Royal, le Parc La Fontaine et le campus McGill sont plus actifs que d’autres. Là, plus de 40% du temps passé dans le parc est passé à faire des activités physiques modérées ou vigoureuses, comme de la course ou du vélo. Dans d’autres parcs, comme le nouveau parc Frédéric-Back, c’est moins de 12% du temps passé à être actif.
En ajoutant les installations sportives et récréatives des parcs, un portrait encore plus précis de l’activité physique se dessine.
C’est un début de réflexion qui mérite d’être approfondi. On peut se demander, par exemple, de quelle façon les quartiers verts encouragent l’activité physique? Quelles sont les installations qui favorisent l’activité physique et pour qui? Ce sont des questions sur lesquelles INTERACT se penchera dans les prochains mois.
Suivre l’effervescence des interventions vertes
Ces nouveaux jeux de données seront continuellement mises à jour, grâce à des outils de partage d’information entre la Ville et ses arrondissements. Et nous savons que ces données seront appelées à changer, avec des objectifs ambitieux en terme de verdissement. Montréal, qui bénéficie déjà d’une forêt urbaine au centre de la ville, promet d’augmenter la canopée de 5% (allant de 20 à 25%) d’ici 2025, selon le Plan d’action canopée.
À ces efforts s’ajoutent les corridors verts, les ruelles vertes et les mesures de verdissement qui forment non seulement les infrastructures vertes de la ville mais également des infrastructures sociales et lieu de sociabilité. L’ensemble de ces projets de verdissement représente un effort global d’arrimer espace de vie avec espaces verts, pour inciter et promouvoir la santé de tous.
Les données sur les parcs de Montréal nous permettent de mieux comprendre l’ampleur de ces enjeux, et d’approfondir les questions d’équité à travers la mesurer les indicateurs d’accessibilité géographique aux parcs et mieux documenter l’utilisation des parcs.
Consultez le portail de données ouvertes de la Ville de Montréal.
Pour participer à la cohorte INTERACT qui repart en collecte de données ce printemps, inscrivez-vous sur notre liste de diffusion.
L’équipe INTERACT Montréal est composée du chercheur Yan Kestens, Marina Najjar, coordonnatrice à Montréal, Zoé Poirier Stephens, coordonnatrice nationale et Benoit Thierry, géomaticien.